Courtisanes exposées à la vue du public -Harimise- par Katsukawa Shun'ei (1762-1819). Epoque Edo. Six volets, couleurs et poudre d'or sur papier.
Katsukawa Shun'ei est un peintre qui en son temps n'était pas considéré comme un grand artiste dans son pays. C'est l'intérêt que lui portèrent les
Impressionnistes qui changea le regard de ses compatriotes.
Il est connu pour ses portraits d'acteurs du Kabuki, de lutteurs de Sumo, de courtisanes.
Ce paravent représente des courtisanes dans la salle d'exposition (harimise) de la maison de plaisir dont le nom apparaît à l'arrière plan. C'est un moment
de répit, sans doute au milieu de la journée. Les femmes se détendent et s'occupent, qui à fumer, qui à caresser un instrument de musique, qui à jouer à la poupée...
Certaines courtisanes sont accompagnées de leur apprentie (kamuro) qu'elles habillent comme elles le désirent. Souvent elles leur font porter le même
kimono. Les deux premiers volets montrent la courtisane et son apprentie vêtues du même kimono rouge.
Les volets centraux : au fond avec un kimono noir ornée de vagues, une courtisane joue du shamisen à côté de son apprentie.
La joueuse de shamisen
visages détendus, moment de récréation entre femmes. On oublie un instant la réalité triviale...
Une femme fume du tabac avec la longue pipe...
Une autre joue à la poupée qu'elle soigne avec un pansement sur le bras...
Une autre encore plie une feuille de papier pour créer un origami savant...
Sur les deux premiers volets dans un tumulte d'étoffes, cinq femmes sont assises...
La composition de ce tableau donne l'impression d'une lente glissade de la droite vers la gauche sur le tapis rouge. Les courtisanes plus nombreuses plus
serrées sur la droite ne sont plus que deux sur la gauche. Les isolées sont comme fragilisées, premières proies découvertes par le client ...
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Bataille d'experts, le même paravent est attribué par le British Museum à Utagawa Toyosharu, artiste lui aussi de l'Ukiyo-e. On peut en douter quand on sait que cet
artiste se différencie de ses prédécesseurs par son art de la perspective. Sur ce paravent toutes les courtisanes sont à la même échelle, sans souci de la perspective.
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Liens :
Paravent Japon. Edo.
Ecole Hokusai. Neuf femmes jouant au jeu du renard.
Paravent japonais. Cheval à la longe.
Momoyama. Guimet.
Paravent Corée. Epoque Choson.
Un paravent japonais. Ecole de Kano.Guimet
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