Pendant la guerre de 1914-1918, la citadelle du Château d'Oléron qui avait si souvent servi de prison (Révolution, Communards en 1871, disciplimaires...) "accueille" les prisonniers allemands..
On les voit ici sortir, sous l'oeil intéressé et nullement agressif des Oléronais.. Un bon chien tire la langue au photographe.
Un peu plus de vingt ans plus tard, d'autres chiens, de l'autre côté du Rhin, seront moins débonnaires...
La promenade des prisonniers.
Image paisible. Certes la première guerre est une effroyable boucherie et aux frontières du pays, les conscrits tentent de survivre dans la boue des tranchées... et on ne peut que se réjouir que ceux-là au moins aient échappé au massacre...
Mais on ne peut s'empêcher devant ces photos de penser à ce que sera la deuxième guerre pendant laquelle certains de ces jeunes prisonniers en balade à Oléron reprendront du service dans l'armée nazie...
...et cet appel bon enfant dans la cour de la citadelle, comme il est différent de celui qui sera hurlé dans les camps allemands devant les internés, Juifs pour la plupart, maigres et tremblants dans le froid, étonnés d'être toujours vivants et sommés de répondre à l'énoncé de leur matricule gravé sur leur chair...
Les prisonniers devant la caserne.
Pendant cette "première" guerre où les hommes sont traités sur le front comme des animaux d'abattoir, les conventions de Genèves sont encore appliquées pour les prisonniers.
L'attente du courrier venu d'Allemagne...
Le contraste est saisissant entre le sort réservé aux "heureux" prisonniers et celui des malheureux sacrifiés par des chefs stupides et incompétents dans les tranchées...
Avant le départ pour les travaux agricoles, la vérificatiion des colis...
J'imagine que les prisonniers français, côté allemand étaient traités de la même manière.
Guilaume II n'est pas Hitler... même s'il envoya plus tard un télégramme de félicitation à ce dernier après l'invasion de la France et même si deux de ses fils furent de bons et loyaux nazis.
Prisonniers débarquant la marchandise des navires oléronais...
Prisonniers au travail au pied des remparts de la ville...
En novembre 1916, le Presidente Viera fit naufrage sur la Grande Plage entre Saint-Trojan et Grand-Village...
Les prisonniers allemands sont alors amenés sur la plage pour vider l'épave...
Voici la légende imprimée sur cette carte postale : " Du 19 novembre à fin décembre 1916, sous l'effort puissant des vagues en furie, le vapeur "Presidente Viera" s'est ouvert en deux et s'est enfoncé de quatre mètres dans les sables de la Grande Plage près Saint-Trojan. Les Boches continuent à décharger le navire."
Vingt ans plus tard, sur les dunes de la plage, des blockhaus seront construits... Il faut croire que les "boches" avaient la nostalgie de cette belle plage...
Nostalgie aussi peut-être des soirées théâtrales organisées dans les bastions par une troupe de prisonniers volontaires.
Les plus mignons jouaient les rôles des femmes, dans des comédies de boulevard...
Et ils posaient pour immortaliser ces moments de franche rigolade...
En regardant ces photos des prisonniers allemands dans la citadelle du Château, je suis partagé entre plusieurs sentiments.
Le premier est de me dire que ceux-là avaient échappé à la boucherie de Verdun et de la Somme et qu'ils avaient bénéficié d'un traitement humain... de la même manière que les prisonniers français en Germanie.
Le deuxième est de penser que les mêmes soldats allemands et leurs fils feraient fondre vingt ans plus tard l'apocalyse sur l'Europe. Ils anéantiraient des villes et occuperaient la citadelle du Château...
Ils construiraient des camps immenses où les prisonniers n'auraient droit ni aux balades, ni au théâtre...
Le droit seulement de travailler jusqu'à l'épuisement avant d'être gazés et réduits en cendres dans les fours crématoires...
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Je tiens à remercier Michel Garnier pour la remarquable exposition qu'il a organisée dans la citadelle en Juillet 2012. Il serait souhaitable qu'un musée de la mémoire du Château soit ouvert en permanence dans un bastion ou ailleurs. Le maire et les élus sont-ils conscients de la nécessité d'un tel lieu ou estiment-ils que les touristes ne viennent dans l'île que pour les plages et les fêtes de l'huître et du pineau?
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